Just 'Who'?

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On dit que la douleur s'estompe avec le temps, alors que pourtant, il arrive qu'elle s’amplifie. Elle se cache pendant plusieurs années, on pense qu'elle s'en est allée à jamais, cependant, sans prévenir, elle revient un jour à l’improviste, plus résistante qu'avant. Seule, on ne peut pas vaincre la douleur. Il faut une aide. Obligatoirement. Sinon, les choses s'empirent, dégénèrent, et finissent souvent mal.

Avec le temps, on finit par oublier. On oublie des visages, des paroles, certains actes... Mais jamais leurs conséquences. On oublie parfois dans quelles circonstances une pensée nous vient à l'esprit, un sentiment nous tord le cœur... Mais eux, on ne les oublie jamais. Au point que ces mots que l'on s'est dit nous hantent, et que cette affreuse chaleur qui nous consume doucement l'intérieur nous détruise. Et alors, sans savoir quoi exactement, quelque chose nous tue. Purement et simplement. Et un jour, le déclic: la frustration nous quitte et l' on comprend enfin pourquoi l'on est dans cet état.

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Une jeune fille était allongée sur son lit. Elle pensait, le regard dans le vide, donnant l'impression que la vie quittait son corps peu à peu. A quoi pouvait-elle penser? A trop de choses. A cette question qui lui avait ouvert les yeux sur une triste vérité. A cette violence qu'elle avait supportée. Elle se demandait comment, des années après, et le cauchemar normalement terminé, elle pouvait encore lui nuire, sans plus agir. Elle repensait à ce qu'elle avait fait ces deux dernières années. Ce qu'elle avait tenté en vain, se demandant si abandonner était la bonne solution. Allait-elle recommencer? Malgré ses promesse, elle en était presque certaine.

Elle allait pourtant bien ces temps-ci, mais pourquoi pensait-elle à ce genre de choses? Appréhendait-elle une récidive prochaine? S'imaginait-elle des choses? Avait-elle, finalement, peur que dans sa nouvelle école, à la rentrée, tout recommence? Certainement un peu de chacun...  Si seulement elle avait été idiote, si seulement sa curiosité et sa volonté à comprendre l'avaient abandonnée... Si seulement elle avait subit, attendu, et n'avait pas cherché à comprendre, à les comprendre... Elle n'en serait pas là aujourd'hui. Elle serait certainement une gamine ignorante et immature. Sa souffrance, à travers les épreuves, lui avait apporté tout ce qui faisaient d'elle quelqu'un de... mature. Ou pessimiste diront certains. Réaliste était certainement mieux. Alors finalement, elle se demandait souvent si être dan son état n'était pas mieux que devenir son pire cauchemar. Devenir ces personnes qu'elle enviait et détestait tant à la fois. Ces personnes qui vivent la conscience tranquille, ne connaissent pas cette souffrance qui vous tord dans le noir, quand vous êtes seuls. Celle qui vous empêche de dormir, qui vous envoie des images affolantes une fois vos yeux fermés. Elle leur en voulait d'avoir une vie "normale", d'êtres de pauvres adolescents insouciants. Elle maudissait ceux qui, chaque jours, avec leurs mots tranchants, et leur attitude ô combien affreuse, détruisaient des personnes sans remords et sans regrets... Elle aurait aimé pouvoir maudire ceux qui l'avaient affaiblie, si seulement elle s'en souvenait... Mais finalement, que leur visages ne lui reviennent pas n'était pas si mal: elle ne pourrait jamais accomplir une vengeance douloureuse aussi bien pour eux que pour elle. Voilà au moins une chose qui la préservait un minimum...

Une soudaine douleur au cœur la coupa dans ses réflexions. Elle n'y fit pas réellement attention au début, puis la douleur s’intensifiant, elle bascula sur le côté pour s'assoir sur le bord de son lit. Elle respirait difficilement... La crise passa rapidement, elle décida de se lever, ne voulant pas avoir de visite suite à une absence de quelques dizaines de minutes. Elle alla dans son salon, donnant signe de vie. Pourtant, personne n'y fit attention. Un acte parfaitement normal et sans intérêt ou signification particulière pour la plupart des personnes, mais par pour elle. Elle voyait, une nouvelle fois la triste vérité. Pour elle, une cicatrice se rouvrait à nouveau, n'ayant finalement, jamais réellement le temps de se refermer. Elle esquissa un sourire, son expression habituelle, passa, se dirigea vers la cuisine, fixa le placard, et repartit en direction de sa chambre. Elle s'arrêta, donnant l'impression de s’intéresser au programme diffusé à la télévision. Puis reparti vers sa chambre. Sa routine, en quelque sorte.

Mais qui était-elle? Ni moi, ni elle ne le savons. Entendre "elle" fini par être... dérangeant à la longue. Trouvons lui un prénom! Pour que son histoire puisse être contée,  qu'elle puisse être désignée. Mais... Lequel?